Jour de la vache
C'est "Mattu Pongal Day", autrement dit "le jour de la vache" sauf qu'apres 2 heures de promenade dans le quartier et aucune vache decoree a l'horizon, j'ai fini par rentrer. Ou sont les vaches? Il y en avait bien 2, trempees jusqu'aux os, dans le temple Parthasarathy mais les maquilleuses avaient du retard. Par contre, les kolams faisaient leur office de journal au sol et on pouvait lire entre leurs lignes que c'etait un encore jour special.
Depuis 3 jours, Chennai prend des airs de dimanche et l'activite semble avoir essaime ailleurs. Je repars dans quelques jours pour Pondicherry et mon occidentalisme se voudrait plus efficace. Les pistes existent, mais elles sont maigres et toujours aussi incertaines, basculant parfois sur un simple coup de fil. N'ayant pas d'interprete en permanence sous la main, certaines virtuoses resteront inaccessibles.
Je m'etonne parfois de mon propre entetement a construire ce projet pendant que les touristes defilent au Broadlands avec pour objectif de prendre un train ou un avion, de visiter la vieille cite de Fort St Georges ou le marche de T Nagar. Jack et Ed, sont aussi tenaces. L'echeance du projet de bambou ne cesse d'etre reportee et ils pensent a present terminer mi-fevrier.
J'ai pris un cliche de Kamala, une vieille dame qui vivait dans la rue avec sa fille et ses 3 petits-enfants et qui, grace au soutien de Jack, a pu monter son petit commerce de guirlandes de fleurs afin d'abriter sa famille dans une cahutte en tole pres du canal (traduire egout), sous la voie ferree aerienne et a cote de la route pour la modique somme de 1.000 roupies par mois. Oui mais attention, il y a l'electricite - volee sur le poteau electrique le plus proche. Des histoires comme celle-ci, il y en a des milliers, toutes aussi pathetiques les unes que les autres. Les mendiants sont legions et a force on ecarte de ses pensees comme on chasse les mouches d'un geste machinal, la culpabilite des debuts. Et puis parfois un petit cadeau, comme ce matin, ou une marchande m'a offert, en plus de son beau sourire, une grosse fleur fuschia pour parer et parfumer ma chevelure. La premiere fois qu'on m'arretait dans la rue pour m'offrir et pas pour me demander quelque chose.