Passage pietons

Quasi inexistants en ville, les passages pietons font pourtant cruellement defaut et quelques bandes blanches de-ci de-la eviteraient bien du tracas. La circulation est dense, un peu folle, totalement polluante et sonore. En regardant d'un pont, on aurait presque l'impression de voir un ces films ou le trafic est filme en accelere. Il y a une semaine, le pere de Kalai - jeune femme rencontree a Pondichery - s'est fait renverser par une mobylette. Resultat des courses, fracture du bassin. Il est a present soumis a un autre disfonctionnement, celui de la sante publique car depuis une semaine, le "patient' git sur un brancard dans un couloir. Apres d'interminables negociations pour avoir des soins, un lit, un chambre (indivuduel n'etant pas parmi les propositions] et un renflement d'honoraires consequent pour le chirurgien, l'operation a pu avoir lieu ce matin. Petit coup de gueule du jour!

Pour la surprise du jour, ce sera un temple et une centaine de saris multicolores de femmes se faisant "Perrette et le petit pot de lait" le temps de verser le blanc nectar dans l'enceinte sacree. Un hasard total et un ravissement car cette reunion se faisait sous le signe de la gaite dans un beau soleil de 10 heures.
O hasard, ce matin par lacune interculturelle, j'ai mis des fleurs jaunes - reservees aux offrandes - dans mes cheveux et les hindoues me taquinent. Je propose alors d'en faire offrande et, je commets a nouveau un sacrilege : on n'offre pas de fleurs qui ont ete portees. Lattha (qui veut dire lait en italien si mes souvenirs sont bons) vient a ma rescousse et nous reparons l'offense en achetant une nouvelle guirlande de boutons d'or qu'elle offrira avec son lait. Et n'en perdant pas une goutte, je prends son numero de portable pour interview prochaine...

      

Une ou deux lignes encore pour vous dire que la prochaine etape du jour sera le labo photo. C'est une partie du travail qui demande du temps, pour preparer les cliches et pour retourner sur les lieux du crime. Mes victimes se metamorphosent en voyant leur portrait sur papier et volent de patios en escaliers montrer leur frimousse au voisinage. Moment de fete et parfois de trouble. J'avais pris un vieil homme barbu en train de faire un kolam de Pongal, il avait l'air un peu triste et fragile. Deux jours plus tard, toc-toc me voila, et le vieil homme s'est rafraichi le gabarit comme c'est pas permis. Une coupe de cheveux, une moustache au carre, le tout teint en brun bleute. Meconnaissable! Si le tailleur du coin ne m'avait pas guide jusqu'a lui je ne l'aurai jamais demasque.