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KOLAM
25 janvier 2008

Un journee a la campagne

Record battu. Lever 3h30 en ce mercredi 23 janvier 2008. Les femmes indiennes m’auront décidemment fait lever tôt et battre la campagne. L’aventure du jour, c’est Tai Pussam, une fête au Dieu Murgha qui se célèbre en Inde et notamment dans le village de Kalaï qui nous a invité à nous joindre au pélerinage.


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L’épopée : Evelyne (Présidente de l’association Parrainage), Enerstine « Chithra » et Séverine attendent le taxi à 4 heures du matin par une nuit pleine lune, sous le regard myopes des chiens errants le tout assaisonne d’un assaut massif de moustiques. Le carrosse arrive à 4h45 chargé de Kalaï et de son fils Surya (2 ans) et nous partons vers Sangita Magalam à 87 km de Pondichéry.

Deux heures et demi de route dont une bonne en terrain cabossé suite à une erreur d’aiguillage. La campagne est belle, temples perchés, vols de hérons blancs sur fond de palmiers et accumulations de roches lisses et ocre entre lesquelles se glissent des poches d’eau dont on ne saurait déterminer la source. Impossible de rater l’entrée du village qui est inondé de kolams multicolores et immenses. Nous remontons le chemin menant au temple où aura lieu la cérémonie cet après-midi. Il est recouvert de kolams et aboutit sur une étendue d’eau claire recouverte de nénuphars. Autour du temple qui la surplombe, une femme se fait rouler sur elle-même par deux autres personnes en signe d’abnégation.

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Le village tout entier sent la bouse de vaches épandue pour tracer les dessins au sol. Nous découvrons la maison de la famille de Kalaï désormais inhabitée la plupart de l’année car la famille s’est regroupée sur Pondichéry au fil du temps. La grand-mère et la tante s’activent dans la petite pièce qui sert de cuisine, un café au lait sucré servi dans des timbales de fer blanc avant de préparer le « breakfast Pongal », mélange de riz, de lentilles et de cumin servi sur feuilles de bananiers accompagné d’un chutney de noix de coco finement broyé au pilon de pierre incrusté dans le sol de la cuisine. Astuce diplomatique du jour : à la fin du repas, ne surtout pas replier la feuille de bananier de vous vers l’extérieur, ce qui signifierait que vous souhaitez rompre toute relation avec cette famille mais bien de ramener la feuille de bananier vers vous.

Des têtes entrent et sortent continuellement de la maison, un festival de sourires aimables. Au milieu de cette agitation, je sombre une bonne heure dans un bienheureux sommeil sur la natte dont je partage la surface avec Ernestine et Surya. Puis les femmes se lavent, enfilent des saris, refont leur tresse et y plantent une guirlande de fleurs. Il est 14 heures, pleine chaleur, l’air est brûlant et l’ombre rare. La cérémonie a commencé. Kalaï se presse au temple, une de ses cousines doit procéder au rituel.

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Le rituel : Murgha, dont la monture est un paon, a pour objet symbolique une lance acérée. Les dévots venus quérir rédemption ou guérison s’engagent en cas de succès de l’opération à le remercier en se transperçant. J’avais été prévenue car sinon j’aurai eu un immense choc en tombant nez à nez avec 3 hommes aux joues traversées par une longue tige (environ 2 mètres) de métal aux extrémités plantés d’un citron. Belles moustaches! Ils sont suivis de près par d’autres au corps recouverts de citrons ou de pommes pendants à la peau par des hameçons.

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Je m’assieds au moment où passent les chars. Un homme tire chaque char orné de crépon, d’or et de végétaux. Les sangles de ce char sont crochetées dans son dos. Tous ces piqués vont faire le tour de village suivis par un attroupement qui scande un mantra invoquant le dieu. Pour les hommes de somme, il faudra arrêter le char devant presque toutes les demeures du village afin que les maîtresse de maison lui baignent les pieds d’eau, de vermillon et de turménic avant de se faire bénir par le pénitent. Des enfants en pagne jaune passent avec des aiguilles sur le corps. Je n’assiste pas à la fin de la cérémonie qui consiste à retirer les piques et où les pertes de connaissance sont fréquentes. On raconte seulement que des milliers d’aiguilles jonchent ensuite le sol devant le lieu de culte foulé par les pieds nus de spectateurs. Petite précision : avant le passage des chars, les femmes humidifient les ruelles et dessinent à nouveau rapidement un kolam.

Repas dans la maisonnette avant d’entreprendre le trajet du retour. Arrivée à destination du Rêve Bleu 19h30 extenuee, fort enrhumee mais ravie de cette folle journee.

P.S. : Chronique allongee pour tribune speciale des Colams aujourd'hui. Bonjour a tous depuis Pondi!

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Commentaires
O
Salut,<br /> <br /> C'est super et les photos sont belles avec de belles couleurs. Et le film Om Shanti Om et Shah Rukh Khan il est comment ?
S
récit epoustouflant, je te prédis aussi un bel avenir d'écrivain et merci bq, bq pour la chronique spéciale.<br /> enomes bisous
P
Zen soyons zen,tu en as deja fait beauocup pour une moitié de séjour meme si des fois il y a qq aleas et puis sur tout ça il ya ce petit miracle qui s' accomplit en toi,ça fait beaucoup et tu vis tout ça vaillemment.merçi aussi pour ta façon d' écrire et pour l'humour qui l' accompagne.Mother India et ses contradictions..Toute à toi.pascale
E
et de l'attention spéciale Colam !<br /> <br /> A l'heure où notre Président Duracel s'envole pour l'Inde on a du mal à croire que tout cela existe au quotidien dans ce qui sera la grande puissance mondiale du 21 eme<br /> <br /> Bisoux
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